So phare away, Alain Damasio

So phare away,
Alain Damasio

Lu en janvier 2021

Bon. Hum. Il y a quelques mois pour un book club j’ai lu La Horde du Contrevent et même avec du recul j’ai du mal à exprimer mes sentiments sur ce livre. J’ai fini par me dire que c’est une œuvre de génie qu’il me faudra absolument relire, et pourtant je n’étais pas du tout prête à me lancer dans un autre livre d’Alain Damasio, pas encore. Un défi lecture lancé par une amie en a décidé autrement…

Eh bien je retrouve ces mêmes sentiments mitigés, sauf que cette fois c’est sur à peine plus de 100 pages au lieu de 700. Trois nouvelles se partagent ce livre : Annah à travers la harpe, So phare away, et Aucun souvenir assez solide, la deuxième étant de loin la plus longue… et la meilleure à mon goût. On y retrouve le côté futuriste (qui me fait dire que la Horde du Contrevent est plus de la SF que de la fantasy, jusqu’ici je n’avais pas pu trancher), cette langue si particulière et poétique, et l’usage de symboles ou de signes de ponctuation pour créer une langue ou une un code, la grande plongée dans le bain sans explication aucune sur l’univers et le contexte, l’ambiance semi-nostalgique, vaguement anxieuse, prenante… Vraiment c’est quelque chose ! Ca semble hermétique, mais une fois qu’on est entré malgré les appréhensions, quelle richesse !

J’ai apprécié en plus le récit avec cette allégorie d’internet et des questionnements associés : la parole à tous est-elle démocratique ou catastrophique ? La technologie est-elle toujours un progrès ? Quelle prise en compte des différentes catégories sociales ? Etc…
J’ai beaucoup moins apprécié les deux autres nouvelles, trop courtes peut-être pour s’y prendre (respectivement 30 et… 4 pages !) Ce qui fait que je n’en ai probablement pas bien saisi le sens, la portée. Je n’ai pas eu le temps de m’y plonger et de me laisser porter… D’ailleurs, je pense que je serai restée hermétique à la langue et à l’ambiance des trois, même de la deuxième, si je n’avais pas eu les 700 pages de la Horde du Contrevent pour m’y immerger avant. En même temps, j’aurais peut-être eu moins de mal à entrer dans la Horde si j’avais lu So phare away avant !
En bref ? Ben… du Alain Damasio : les impressions de lecture aux extrêmes ! Et une portée qui nous dépasse, bien qu’enterrée sous des strates d’implicite, de poésie, de mélancolie…

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